LA VOILA, LA BONNE IDEE !
FERMER LES ROUTES FORESTIERES DE LA FORÊT DU GÂVRE
Eh, oui, tout simplement… Il suffisait d’y penser !
La forêt domaniale du Gâvre est traversée par plusieurs routes départementales.
Transversalement par :
- la D2 (Plessé <> Nozay) dans sa partie nord ;
- la D35 (Plessé < Le Gâvre > Puceul) dans sa partie centrale.
Selon un axe nord-sud par :
- la D15 (Guéméné-Penfao <> Blain).
Après un tronçon forestier, la D42 (Conquereuil < Le Gâvre > Blain) longe sa partie est.
Et, dans sa partie sud-ouest, la forêt est longée au plus près par la D164 (Redon < Blain > Nort-sur-Erdre).
La forêt domaniale du Gâvre est également parcourue par un nombre important d’allées forestières.
Et, enfin, elle est traversée par trois routes forestières :
- la route forestière de Carheil,
- la route forestière de la Hubiais,
- la route forestière de l’Epine des Haies (qui est la plus longue et qui partage avec la départementale D42 son tronçon nord en direction de Conquereuil).
L’entretien de ces allées et routes forestières est à la charge de l’ONF, gestionnaire de cette forêt comme de toutes les autres forêts domaniales, pour le compte de l’Etat.
Les moyens – financiers, humains, matériels – étant toujours (plus que jamais ?) comptés, l’entretien de ces voies pèse de manière significative. Du moins, est-ce ce qui est régulièrement avancé. Etant entendu que, sur ce dossier comme sur d’autres, sensiblement plus de transparence ne nuirait pas pour permettre au citoyen lambda comme à l’acteur de territoire de se forger une opinion éclairée.
L’on comprend aisément qu’il serait bien difficile pour l’ONF de faire valoir la nécessité de se décharger de l’entretien des allées forestières, lesquelles sont, en quelque sorte, à la croisée de ses diverses missions en tant que gestionnaire – où figure en bonne place l’accueil du public – et parfaitement indissociables de son cœur de métier.
Mais pourquoi ne pas « tenter quelque chose » concernant les routes forestières ?
Après tout, tout le monde les emprunte. Pas seulement les divers usagers de la forêt, mais tous ceux qui la traversent et ne cessent, finalement, d’user et de détériorer le revêtement de ces voies, passage après passage.
Et de citer même les tracteurs d’exploitants agricoles et les camions de répurgation pouvant passer par le massif !
Comme si les (de plus en plus) lourds engins forestiers et autres camions de transport forestier n’y étaient pour rien, ou si peu ! De là à penser qu’eux, ils ont droit de détériorer les routes forestières…
Et de ballon d’essai en ballon d’essai, voici la petite musique d’un risque de fermeture de ces routes forestières qui tend à s’installer et à se faire entendre de plus en plus. Mais, bien sûr, la seule solution pour éviter pareille extrémité serait (celles-ci doivent s’en convaincre) que les collectivités mettent la main à la poche. Comme si l’impécuniosité n’était pas passablement généralisée et les poches des uns et des autres peu profondes…
Une bonne manière de donner quelque plausibilité à l’affaire est, en tout cas, d’insister sur les problèmes de dégradation des chaussées et les risques de sécurité qui peuvent en découler, quitte à les instrumentaliser quelque peu.
Lorsque les nids de poule sont devenus trop grands et les pertes de revêtement sur les bas-côtés trop accusées, l’on se décide alors à faire quelques travaux d’entretien, voire à programmer une opération de maintenance en bonne et due forme, y compris en fermant momentanément la voie – histoire, aussi, de donner un avant-goût de ce qui pourrait advenir.
Un simple regard sur la carte de la forêt permet de comprendre aisément que, si l’ONF en venait un jour, à force de l’agiter, à voir ce projet comme autre chose qu’un « simple » moyen de pression des collectivités et entendait lui donner corps par une mise à exécution même partielle, cette fermeture des routes forestières reviendrait à empêcher ou à tout le moins à sérieusement limiter l’accès à la forêt domaniale du Gâvre. Et ce, en premier chef, pour le grand public, populations locales comprises.
La fermeture des routes forestières reviendrait, dans les faits, à « privatiser » au bénéfice du seul gestionnaire de vastes secteurs du massif, que ce soit dans la partie sud-ouest ou dans les parties nord et nord-ouest (déjà plus éloignées et moins accessibles). Il ne resterait à la plupart des citoyens et usagers essentiellement que la partie sud-est jusqu’au rond-point de l’Etoile et les entrées de forêt. Autrement dit, là où le public se concentre déjà, tout particulièrement celui venant de la métropole nantaise.
La forêt du Gâvre resterait toujours accessible aux exploitants forestiers et, n’en doutons pas, aux chasseurs, mais deviendrait largement inaccessible à la plupart des personnes, hormis celles parmi les plus passionnées de nature, les plus aguerries au milieu forestier, les plus férues de randonnées, les plus riches en temps libre…
Les aires et arrêts disséminés le long des départementales (de la D164 qui longe la forêt au S-O et des D2, D15, D35 et D42 qui la coupent et la traversent) ne peuvent assurer à eux seuls un accès nécessaire et suffisant. Le nombre des parcelles directement accessibles s’en trouverait très fortement réduit.
En conséquence, toute tentative de mise en pratique d’un tel concept de fermeture devrait se voir opposer une fin de non-recevoir de la part de l’ensemble des acteurs de territoire, collectivités publiques et administrations. Ne serait-ce que parce qu’une telle façon de faire ne serait en rien respectueuse des valeurs et de la gouvernance citoyenne professées et volontiers mises en avant par l’ONF.
Cette fermeture susciterait, en tout état de cause, l’opposition la plus ferme qui soit de la part des Amis de la Forêt du Gâvre et de l’ensemble des associations environnementales. Et elle ne pourrait que mobiliser en nombre, y compris sur le terrain, citoyens, habitants et usagers. Et ce, quand bien même il serait envisagé, dans un premier temps, de ne fermer à la circulation générale que la seule route forestière de la Hubiais qui, étant relativement moins empruntée, plus courte et plus facile à fermer, est donc la plus menacée.