top of page

LES AFG S'EXPRIMENT

POUR DEFENDRE VOTRE FORÊT PUBLIQUE 

________________   

Tous nos articles parus dans les colonnes du

Bulletin municipal du Gâvre

 

Janvier 2022 

(BM p. 15)

 

UNE VRAIE FORÊT PUBLIQUE POUR TOUS !

 

L'élection d'un nouveau bureau à l'issue de l’assemblée générale des Amis de la  Forêt du Gâvre (AFG) du 2 octobre dernier a permis d'intensifier les actions que notre association (créée en septembre 2019) entend mener, crise sanitaire ou pas, pour défendre la forêt du Gâvre, ses arbres et sa biodiversité, au bénéfice du plus grand nombre.

Nous avons participé le 16 octobre dernier au Comité de massif (Conseil départemental, ONF, associations...), qui est à l’initiative du CD (subvention de 100 000 € sur 5 ans pour "l'accueil du public"). Depuis le changement  de direction à l’ONF, en avril 2021, il semble qu'une forme de dialogue soit possible.

Nous avons soulevé lors  de ce comité l'ensemble des sujets de préoccupation évoqués à notre assemblée générale (voir notre site Internet : www.amisforetgavre.com) : actions contraires à la préservation de la biodiversité, difficultés  accrues d'accès pour le public familial, projet de déplacement du parcours de santé dont le  but véritable est l'abattage des chênes bicentenaires de cette parcelle. tas de billes de bois non vendus sur le bord des allées, arboretum non entretenu, période d'abattage des arbres limitée ou non, chasse à courre pendant le brame, etc.

 

Un rendez-vous avec l 'ONF sera pris.

Parallèlement, l'ONF continue de communiquer par voie de presse. Nous contestons la déclaration de M. Corentin LEVESQUE qui prétend que « les parcelles des jeunes semis ont du mal à se régénérer, car les piétinements écrasent les jeunes pousses. Ce piétinement serait dû à l'abondance des cueilleurs de champignons.»

Inacceptable ! Car ces parcelles ne présentent plus aucun intérêt, ni pour les cueilleurs de champignons ni pour les randonneurs. Nous avons demandé un droit de réponse à Presse-Océan.

Cette déclaration de l’ONF n'est qu'un prétexte pour décourager le public de venir en forêt. Or il n'y  a de  grande affluence que pendant la trentaine de jours que dure la  période de pousse des cèpes.

L'ONF envisage également de fermer l'accès aux parkings (aires de débardage) situés sur les routes départementales pour limiter encore l'accès du public, ainsi que de fermer certaines routes forestières si les collectivités ne participent pas à leur entretien.

 

Notre forêt est devenue une usine à bois. Seul l'intérêt pécuniaire compte.

Nous avons besoin de vous tous pour faire contrepoids à l'Administration qui ne pense qu'à privatiser l’ONF. N'hésitez pas à rejoindre l'association et à consulter notre site Internet.

​

Photo article janvier 22.jpg

Juillet 2022

​

 

LA FIN DES COUPES RASES EN ILE-DE-FRANCE, DIXIT L'ONF. ET NOUS ALORS ???

 

L’ONF (IdF Seine-Nord) s’est fendu « dès » 2017 d’un communiqué très officiel. Morceaux choisis : « vers la fin des coupes rases en IdF ; elles peuvent bouleverser les habitudes des visiteurs et des riverains ; l’ONF prévoit de mettre fin aux coupes rases afin de maintenir dans les cinquante forêts domaniales d’Ile-de-France un couvert boisé permanent et éviter les changements trop brusques du paysage ; la sylviculture, dite irrégulière, sera au service de cet objectif. Elle permettra aussi de poursuivre l’exploitation raisonnée des forêts ; les riverains n’acceptent plus les coupes de régénération en plein, ces coupes dites rases où la totalité des arbres d’une parcelle d’exploitation forestière sont prélevés ; ce type de sylviculture sera donc progressivement étendu aux forêts domaniales d’Ile-de-France. Dans d’autres territoires, aux attentes sociétales différentes, d’autres techniques sylvicoles seront privilégiées ». 

Voilà qui est dit (même si cet appel du 21 mars dernier en dit long sur la difficulté de passer de l’affichage à la réalité : https://gnsafrance.org/lappel-des-forets-dile-de-france).

Mais, au fait, pour notre forêt du Gâvre, avons-nous vraiment des « attentes sociétales différentes » ?! Pour une forêt située à quelque 30 km d’une métropole Nantes-St Nazaire de plus de 888 000 habitants, soit plus de 62 % du 1,430 million de la L-A, une forêt de facto suburbaine, qui devrait être considérée comme telle pour sa gestion ?!

Dilapidation du patrimoine forestier, dérives d’une sylviculture industrielle reproduisant les travers les plus pernicieux de l’agro-industrie : c’est bien parce que les effets négatifs de ces pratiques se font sentir ici aussi que les habitant(e)s ont décidé de se mobiliser en nombre, de créer les AFG, de passer à l’action.

L’action, c’est faire le tour des municipalités dont les maires, à l’écoute et sensibilisés, entendent offrir un cadre de vie et de loisir de qualité. C’est aussi organiser avec succès la manifestation du 22 mai dernier au rond-point de l’Etoile, relayée par nombre de médias et de soutiens, nationaux comme départementaux. Les interventions furent suivies d’une marche en cortège le long de la boucle du Parcours de santé menacé par les visées de l’ONF en dépit de sa fréquentation, de ses vieux arbres et… de la récente (octobre 2020) opération de com’ « Un œil en forêt », pourtant menée en ce même lieu par l’ONF avec l’argent des contribuables ! Après y avoir célébré la biodiversité forestière, voilà que l’ONF veut la supprimer, par une coupe rase ou par une attrition « en douceur », pour monnayer opportunément ces magnifiques bicentenaires d’une forêt publique déjà très pauvre en vieux arbres.

Et de juillet à mi-septembre, venez découvrir à la Chapelle de la Magdeleine notre exposition (photos et tableaux) sur une forêt du Gâvre massacrée !

Vous voulez sauver votre forêt ? Rejoignez vite l’association et consultez son site https://www.amisforetgavre.com (dossiers, infos, adhésion…).

​

Janvier 2023

(BM p. 13)

 

A QUAND LA FUTAIE IRREGULIERE POUR NOTRE FORÊT ?

 

Puisque changement climatique il y a (comment en douter ?!), il faut désormais aussi un vrai changement de méthode pour la forêt du Gâvre.

Réchauffement, sécheresse, incendies, carbone, énergies fossiles, biodiversité en chute libre… Il n’y a bien sûr aucune raison que la forêt du Gâvre évolue à l’abri de tous ces problèmes auxquels personne ni aucun milieu n’échappe. On est pourtant tenté de le croire, à voir comment perdurent les méthodes de gestion « classiques » dans ce massif qui est l’affaire de toutes et de tous.

Le Comité de massif annuel (qui, le 14/11, a réuni en mairie communes, collectivités, administrations, associations) l’a encore bien démontré : l’Aménagement forestier 2008-2027, véritable feuille de route de l’ONF (modifié à la marge en 2017), n’est aucunement remis en cause (l’ultime moment de vérité ? Lorsque sera rendue la copie du prochain aménagement…). L’exploitation en futaie régulière reste la norme. Et donc les coupes d’amélioration et de régénération de se succéder, sans trêve, imperturbablement (parcelles, chiffres : l’ONF s’est montré peu prolixe…).

Songez que les îlots de vieillissement (vieux arbres exploités jusqu’à 180-240 ans) ne représentent encore que 0,6% et les îlots de sénescence (vieux arbres laissés en libre évolution jusqu’à leur terme) que 0,2% des 4500 ha  du  massif !

Le passage indispensable à une exploitation en futaie irrégulière/jardinée reste des plus timides, l’on y vient comme à reculons –  le temps long des arbres a bon dos !

Pourtant (il faut le dire et le redire), cela commence à faire un bout de temps (2017) que ce virage a été pris en Ile-de-France : pas moins de 50 forêts domaniales pratiquement sans coupes rases, à couvert continu (même s’il y a loin « de la coupe aux lèvres » et que tous les problèmes ne sont pas réglés). Comme l’analysait alors Le Journal du Dimanche, en accroche d’un article : « Ile-de-France : changement d'écosystème pour les forêts. L'Office national des forêts modifie en profondeur sa gestion sylvicole en Ile-de-France, à la satisfaction générale. Les mesures prises devraient satisfaire riverains, associations et promeneurs. »

Pourquoi ce virage ? Parce que les populations n’en pouvaient plus des massacres de paysages et de nature dans ces forêts très fréquentées (comme la nôtre, unique forêt domaniale du 44 et si proche d’un grand pôle métropolitain), que les élus eux-mêmes ont fini par mettre la pression, de sorte que c’était de facto devenu intenable pour l’ONF de faire autrement.

Ici, le changement se fait toujours attendre. On crée un « îlot d’avenir » pour expérimenter les essences censément salvatrices de demain, véritable Graal  (plutôt que de conforter la résilience climatique des arbres existants et le puits de carbone qu’ils forment) – l’exploitabilité future, voilà le vrai sujet qui préoccupe… dans une forêt publique.

Et puis on recense (utilement) des arbres « bio » (comme « biodiversité »), on envisage de ranimer l’arboretum, etc. Et on maintient une pression de chasse parfaitement déraisonnable sur les animaux et, du coup, sur les personnes, les familles, réellement insécurisées, là où il faudrait s’en tenir à deux jours de chasse en semaine et oser enfin se passer de la chasse à courre sans jouer la montre d’une évolution inévitable.

Multifonctionnalité oblige, la fréquentation est devenue un enjeu majeur, y compris (surtout ?) de communication, d’où l’élaboration en 2023 d’un schéma d’accueil du public, lequel ne doit pas devenir un outil en trompe-l’œil pour contraindre et « surexploiter tranquille » sous couvert de mieux accueillir. Nous entendons y veiller, avec votre soutien. Pour défendre votre espace de nature et de détente, rejoignez-nous et adhérez. Vous aiderez les AFG à peser au bénéfice du plus grand nombre, de votre cadre de vie, de la biodiversité !​

​

Le ruisseau du Perche, secteur de la Maillardais,  entre sécheresse et travaux d'éclaircie

Avec la sécheresse, le ruisseau du Perche  n’est plus qu’un souvenir !

(secteur de la Maillardais)

Juillet 2023

(BM p. 15)

 

LA FORÊT DU GÂVRE EST UNE FORÊT SUBURBAINE, PAS UNE USINE A BOIS !

 

Il convient de rappeler inlassablement que :

- La forêt du Gâvre est tout à la fois la seule grande forêt de notre département (4500 hectares) et sa seule forêt domaniale (comprendre, une forêt publique propriété de l’Etat et dont la gestion revient, en conséquence, à l’Office national des Forêts) ;

- Elle se situe dans un département fortement peuplé et, qui plus est, à tout juste une trentaine de kilomètres de l’une des plus importantes métropoles françaises (Nantes) et de l’un des plus importants pôles métropolitains (Nantes Saint-Nazaire) : impossible d’éluder, de nier le fait qu’il s’agit bien, désormais, d’une forêt suburbaine et qu’il faut en tirer toutes les conséquences (comme en région Ile-de-France) pour la bonne gestion de ce poumon vert crucial pour les loisirs et le bien-être des populations d’ici et d’ailleurs.

 

Dès lors, il est indispensable d’inverser enfin les priorités : il est plus que temps que l’objectif de production et de vente de bois de l’exploitation forestière classique d’un bien qui, quoique public, est sommé d’alimenter la filière bois en le marchandisant pour le moins à l’excès – un impératif de rentabilité qui requiert le résineux, la coupe rase, la chasse à outrance – passe dorénavant après la préservation des écosystèmes forestiers et de la biodiversité, l’accueil du public (dans un milieu de qualité qui soit une vraie forêt, et non un espace vert arboré, en trompe-l’œil), et le maintien et le renforcement du puits de carbone que forment les arbres, tout particulièrement anciens, et les sols forestiers.

 

La biodiversité, le changement climatique, l’accueil du public sont devenus des enjeux majeurs pour l’ONF qui ne tarit jamais d’éloges sur ses initiatives, mais sans jamais remettre en cause la logique productiviste prévalente d’une usine à bois qui met en coupe réglée les arbres et les personnels. Prévoir de nouvelles essences, expérimenter, c’est aussi et surtout pour avoir encore et toujours quelque chose à vendre…

 

Le Conseil départemental de Loire-Atlantique octroie chaque année plusieurs dizaines de milliers d’euros à l’ONF (Office national des Forêts) dans le cadre d’un Contrat Loire-Atlantique Nature pluriannuel. Sur plusieurs de ses bois et forêts, il collabore utilement avec l’ONF afin de passer à la futaie irrégulière, à couvert continu. Il est temps qu’il pèse de tout son poids en faveur d’une meilleure gouvernance de cette forêt suburbaine, par une politique forestière résolument proactive et exigeante, que devraient pouvoir soutenir communes et autres collectivités locales, dans un territoire toujours mieux irrigué par un tissu d’associations environnementales et citoyennes aux attentes fortes.

​

Débardage à cheval dans une forêt du CD 44 non loin du Gâvre : pour une gestion douce des sols et du vivant…

Janvier 2024

(BM p. 15)

 

UN ACCUEIL 5 ETOILES EN FORÊT ?

 

L’élaboration d’un Schéma d’accueil du public (S.A.P.) en forêt du Gâvre approche de son terme. Un SAP, c’est un comité de pilotage (ONF, Comcom, Département) qui garde la main et arbitre entre les multiples propositions des groupes de travail. Ceux-ci font la part belle aux associations (environnement, loisirs, sports, chasse…). Point de SAP qui vaille sans un zonage en trois zones : l’espace d’accueil (partie la plus fréquentée et grand public) ; la zone de découverte (partie intermédiaire « où le public peut se diffuser et emprunter les sentiers ») ; le coeur de forêt (partie la plus sauvage et préservée). Le SAP finalisé donnera lieu à un plan d’action pluriannuel. La grande idée : obtenir une fréquentation apaisée de la forêt pour éviter les conflits d’usage et, moyennant des équipements sérieusement rénovés et améliorés, contenter tous les types d’usagers.

​

Il y avait urgence à agir, la fréquentation croissant toujours et rendant plus aigus les conflits d’usage. Mais l’ONF entend poursuivre malgré tout l’exploitation forestière, source de l’essentiel de ses revenus, en appliquant encore et toujours des méthodes qui font peu de cas de la futaie irrégulière, du couvert continu, de la libre évolution. En continuant donc à couper les arbres les plus beaux, les plus hauts, les plus vieux au bénéfice de l’industrie du bois. Ces mêmes arbres qui font toute l’attractivité et la beauté d’une vraie forêt pour le public !


Si le souci de préserver et développer la biodiversité est volontiers mis en avant, singulièrement dans le coeur de forêt, ne nous leurrons pas. C’est aussi l’occasion de « sanctuariser » les zones jugées les plus indispensables à la poursuite de son exploitation, les plus lucratives, par une offre d’accueil qui maintiendra le public dans les zones les plus accessibles, régulera les flux, laissant les mains libres ailleurs pour exploiter « tranquille ».

​

Le SAP fait mine d’ignorer un autre écueil : les liens étroits et intéressés entre l’ONF et la chasse. Les chasseurs ne sont pas de simples usagers « comme les autres », pratiquant un loisir anodin. Ils assurent une part substantielle de ses revenus à l’ONF qui, en outre, les considère tout bonnement indispensables à la bonne gestion « durable » de ses forêts, faisant de la chasse « un prérequis pour planter les forêts de demain », « seule solution durable pour les plantations », « seul moyen durable de rétablir l’équilibre [forêt-ongulés]». Ah, si c’est « durable », alors ! Et de prendre prétexte du réchauffement climatique et des plans de reboisement massif (aux nombreux travers) pour établir des quotas de chasse excessifs, même pour les chasseurs ! Pas question de renoncer à des méthodes visant surtout à assurer les produits et les revenus futurs de « l’usine à bois »…


L’accueil du public en forêt ne saurait se limiter à un saut qualitatif : il est forcément indissociable de la manière dont sont gérées exploitation et chasse. Et bien accueillir le public, ce n’est sûrement pas, comme actuellement, chasser tous les jours et offrir, dès l’entrée en forêt et jusqu’en son centre, des successions d’espaces dénudés, aux arbres épars, plus évocateurs d’une savane que d’une belle forêt de feuillus multicentenaires.


En vérité, le SAP est devenu un prérequis à l’Aménagement forestier, indispensable précisément dans les forêts où l’accueil du public est particulièrement important : qui dit schéma d’accueil, dit forêt périurbaine/suburbaine. Comme un aveu de ce qu’est désormais la forêt du Gâvre, mais sans encore en tirer toutes les conséquences…
Le gestionnaire ne peut plus se contenter d’ajuster a minima sa gestion, mais doit réellement franchir un cap et privilégier une gestion adaptée aux attentes des usagers – un changement de sylviculture qui permettra de répondre favorablement au besoin de pérennité du paysage forestier que les usagers apprécient et recherchent lorsqu’ils quittent la ville pour venir en forêt.

 

Plus jamais ça ? La promesse d’une nouvelle donne pour l’accueil du public…

Juillet 2024

(BM p. 18)

 

PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS...

 

Ou plutôt dans la seule forêt domaniale du 44 et la plus grande forêt de l’Ouest ! Pour se détendre, explorer, observer animaux et plantes, profiter pleinement du poumon vert de la 6e métropole française et… ne pas se perdre dans ses 4500 ha, le mieux est encore d’avoir avec soi la carte touristique de la forêt, en version papier ou dans son portable (site en ligne ou photo téléchargée https://static.wixstatic.com/media/90758d_cb4f412bec2f4ea79b5fbc76a32a5249~mv2.jpg) (+ cartes détaillées : https://www.amisforetgavre.com/cartes). Prêtez attention aux chiffres discrets indiqués dessus, vous saurez où vous êtes et par où accéder aux 234 parcelles.

 

Notre sélection :

Parcelle 120 : le Parcours de santé, magnifique futaie proche du rond-point de l’Etoile, très appréciée des sportifs comme des promeneurs, menacée de destruction par la logique funeste d’une exploitation qui convoite toujours ses gros bois.

Parcelle 61 : Les Chêtelons, un « îlot de vieillissement » (pas de sénescence). Une biodiversité renforcée, mais sans libre évolution : les éclaircies peuvent continuer jusqu’à la récolte de ces vieux bois vers 190 ans. C’est la cathédrale de la forêt, en son point culminant, une magnifique futaie pour vivre l’expérience d’une « vraie forêt ». A proximité, l’Arboretum dont les fruitiers et essences du monde reviennent de loin.

Parcelle 216 : inclut, sur 1,5 ha, un « îlot d’avenir » planté en… séquoias toujours verts, une essence à croissance rapide,  du « renouvellement forestier » expérimental pour lutter « contre les effets du réchauffement climatique ». Pour l’heure, un paysage de savane que traverse une Transgâvraise qui n’a plus rien d’une allée forestière. Voilà qui ne peut pas être LA solution, avec surtout en tête l’avenir de la sylviculture industrielle.

Parcelle 37 (+ 32-34-35) : découvrez, par les allées du Pilier/des Malnoës, puis du Breuil de la Herse, l’un des plus longs alignements mégalithiques d’Europe, d’apparence bien modeste comparée aux derniers vestiges de la très remarquable futaie du Pilier, éclaircie sans répit jusqu’à l’ultime coupe.

 

L’avenir, ce n’est pourtant pas la futaie régulière, des arbres tous du même âge, soumis au fil des coupes d’amélioration et de régénération à une véritable attrition jusqu’à l’hallali de la coupe rase. L’avenir est à la libre évolution. Et à la Sylviculture Mélangée à Couvert Continu (SMCC) qui préserve le paysage, le sol, la biodiversité, le climat, qui fait confiance à la forêt et respecte le public.

Défendons la forêt tous ensemble !

Janvier 2025

(BM p. 17)

 

CONTINUONS A DEFENDRE LA FORÊT TOUS ENSEMBLE EN 2025

 

Quelques repères

Le 44 est l’un des départements les moins boisés, avec un taux de boisement de seulement 11 %. Mais pour la commune du Gâvre, ce taux est de… 83,47 % : feuillus 2504,8 ha, conifères 1556,9 ha, mixtes 275,40 ha, sans couvert 163,2 ha (chiffres 2009).

 

Le schéma d’accueil du public

Voulu par l’ONF qui en a rédigé la copie finale après avoir joué le jeu d’une large concertation (groupes de travail, ateliers, comité de pilotage...) à laquelle les AFG ont pris (leur) part pour élaborer « une stratégie d’accueil à l’échelle de la forêt » basée sur la mise en place d’un zonage (entrée de forêt, espace d’accueil, zone de découverte, cœur de forêt), ce schéma marquera-t-il un tournant ? S’il reflète le fait que ce massif, proche de la métropole nantaise, a bien la fréquentation d’une forêt suburbaine, il laisse quasiment entiers les problèmes de la surchasse et de l’exploitation forestière. Sans oublier celui du financement de la mise en place et du suivi d’un schéma dont on espère que, sous couvert de mieux accueillir le public en régulant les flux et réduisant les conflits d’usage, il ne revienne pas plutôt en fait à l’exclure.

 

La défense de la forêt du Gâvre ne s’arrête pas à sa lisière !

Notre défense de la forêt du Gâvre ne s’arrête évidemment pas à son périmètre, mais s’étend à son proche environnement bocager : la qualité de cette forêt domaniale dépend aussi directement des milieux qui l’entourent. Rappelons que notre association a inscrit dans son objet de « protéger le patrimoine forestier de la forêt domaniale du Gâvre et l’ensemble de l’écosystème qu’il constitue, ceci incluant tous les milieux (principalement bocagers) qui l’environnent, avec la volonté d’en conserver les espaces, ressources, milieux et habitats naturels, les espèces animales et végétales, la diversité et les équilibres fondamentaux écologiques, la qualité de l'eau, de l’air et des sols, les sites, les paysages et le cadre de vie. ». Nous nous opposons donc résolument à tout projet énergétique, agroindustiel ou autre (parcs éoliens, méthaniseurs, élevages, arrachages de haies, bois-énergie…) qui se moque des zonages Natura 2000 ou ZNIEFF et ne se préoccupe d’environnement que pour faire du greenwashing en prétendant que tous les voyants sont au vert. Et cela concerne aussi l’eau que nous buvons. Tous nos dossiers sont sur www.amisforetgavre.com.

Les AFG ont participé à la Fête de l’Arbre organisée par BISE (une autre asso FNE44) à Pontchâteau les 28-29/09/24.

Juillet 2025

(BM p. 18)

 

RENDEZ-VOUS EN... 2825 !

 

1225… 2025… 2825… Dans 800 ans, nos descendants, s’il en reste sur la planète Terre, seront toujours dans le troisième millénaire, mais auront-ils seulement encore une forêt du Gâvre à chérir et à défendre ?! Et, dans l’affirmative, dans quel état sera-t-elle alors ? Le désastre post-changement climatique sera-t-il consommé, ou l’homme aura-t-il pris, in extremis, la vraie mesure des enjeux menaçant son existence même… ?

 

Notre forêt n’a plus à redouter l’impact des pittoresques métiers d’autrefois – métallurgistes, sabotiers, bûcherons, charbonniers – ni surtout les effets ravageurs du pacage. Mais bien plus redoutable est le défi climatique, face auquel l’ONF multiplie ses scénarii, stratégies, modes d’action (libre évolution comprise !). Pour les AFG, en tout cas, priorité au stock de carbone forestier (également bon pour le vieux bois, la biodiversité, l’accueil du public) plutôt qu’au prélèvement de bois (qui ne baisse pas assez)…

 

Si, en 1225, Pierre 1er de Bretagne, dit Mauclerc, n’avait pas instauré en lieu et place de son relais de chasse un château et une ville franche, Il n’y aurait probablement plus en 2025 de forêt du Gâvre « à chérir et à défendre ». Edouard Richer ne disait-il pas déjà en 1824 : « Celle du Gâvre, qui appartient au Gouvernement, est la seule debout, de tant d’autres dont elle était entourée il y a quelques siècles. Le besoin et l’avidité ont tout détruit dans nos contrées. »

 

La survie de cette forêt devenue suburbaine doit assurément beaucoup aux Ducs de Bretagne. De ducale, elle put devenir tout naturellement royale, puis domaniale. Malheureusement, l’on cherchera en vain les merveilles que Richer pouvait encore décrire :

« Des hêtres énormes jettent une ombre profonde dans l’intérieur des massifs.

Imaginez-vous des milliers de troncs dont nulle branche n’interrompt la continuité, et surmontés seulement d’un léger chapiteau de feuillage. Jamais monument n’offrit une colonnade plus majestueuse. Le jour y vient d’en haut, comme dans les cirques et les temples des anciens. A l’horizon, tout est borné de troncs couverts de mousse.

On arrive à des chênes immenses. La hauteur de ces arbres vous frappe. Tous en ligne droite comme des mâts de navire, leur feuillage étendu jette une ombre profonde à leurs pieds. »

 

Les chênes peuvent, eux aussi, atteindre l’âge vénérable de 800 ans, et même le dépasser allègrement. De véritables monuments naturels qui, s’ils n’avaient pas été prématurément abattus, susciteraient l’émerveillement et la fierté des Gâvraises et Gâvrais d’aujourd’hui...

Pierre 1er de Bretagne (Pierre de Dreux/Mauclerc), qui au 13e s. adjoint à la forêt ducale un château et une ville franche (ici à la fin du 17e s.), est pour beaucoup dans la survie de ce massif huit siècles durant, même si les « hêtres énormes » et les « chênes immenses » ne sont plus : mais cette forêt domaniale sera-t-elle encore là dans huit cents ans ?

bottom of page